Wednesday 8 June 2011

28 avril 2011
Monsieur Michael Casey
Directeur général de Développement et Paix
Monsieur Pat Hogan
Président sortant de Développement et Paix
Monsieur Ronald Breau
Président de Développement et Paix

Chers amis,

A titre de membre collectif de soutien de D&P, le Fonds Solidarité Sud est très inquiet. L’articlede J-C Leclerc dans le journal Le Devoir nous a mis la puce à l’oreille. D&P est en train de laisser les éléments conservateurs de l’Église catholique au Canada influencer grandement son travail dans une direction qui l’éloigne de sa mission. Plus spécifiquement c’est dans une partie de l’épiscopat canadien que se retrouve une sympathie pour un courant de plus en plus explicitement conservateur dont les positions sont fortement influencées par les néoprotestants américains (les «born again christians»). De fait la jonction entre Développement/nouvelle évangélisation/identité religieuse affichée qui commande le travail de ces activistes est une très mauvaise idée si elle s’enracine dans le catholicisme canadien, surtout à Développement et Paix. La crise actuelle de D&P qui a tendance à traîner en longueur est profondément démobilisatrice. Il faut donc insister à nouveau sur le fait que les 43 ans de travail de D&P ont été d’une grande qualité et d’un grand apport pour les communautés du Sud. Nous savons fort bien qu’une partie de l’épiscopat canadien cède aux sirènes de la droite mais nous n’acceptons pas que la direction actuelle de D&P cède à ces lobbys conservateurs. D’autant plus que le Conseil national ne semble pas avoir été engagé dans des délibérations liées à ce tournant qui se prend lentement mais sûrement avec des partenaires du Mexique, de la Bolivie et bientôt d’ailleurs.

DÉVELOPPEMENT ET PAIX s’est toujours défini comme un mouvement démocratique de solidarité internationale qui soutient des partenaires dans les pays du Sud et mène des opérations d’éducation au Québec et au Canada en la matière. D&P a pu miser jusqu’à maintenant sur l’appui de milliers de membres au Canada (12,000 environ) et sur des dizaines de milliers de donateurs qui soutiennent les projets de quelques 200 partenaires engagés dans le développement et la démocratie au sein de mouvements sociaux d’une trentaine de pays.

Le Fonds Solidarité Sud s’est constitué en 2007 pour appuyer ce travail qui repose sur 43 ans de travail guidé par la justice sociale et inspirée du Concile Vatican II dont la meilleure expression sur le terrain de la solidarité Nord-Sud a été l’encyclique sur le développement des peuples Populorum Progressio. "Le passé est garant de l’avenir" dit l’adage. Voilà sur quoi reposait jusqu’à maintenant le soutien du Fonds Solidarité Sud à D&P. Mais "les acquis sont aussi mortels"  : nous entendons maintenir un appui éclairé en fonction des choix que fera D&P.

Dans cette perspective, tout comme d’autres l’ont fait récemment, nous vous demandons instamment de vous appuyer sur les membres les plus actifs et sur cette partie de la population qui est attachée à ces valeurs de justice sociale, de démocratie et de développement en toute indépendance de considérations religieuses, morales ou politiques partisanes. Ne laissons pas le conservatisme religieux et politique qui mine notre société continuer son offensive en concédant de plus en plus sur des questions de fond.


Les membres de la direction du comité d’animation/promotion Fonds Solidarité Sud
Louis Favreau et Lucie Fréchette, professeurs à l’Université du Québec en Outaouais (UQO)
Sylvie Brassard et Louis Pilote, professeurs retraités du Cegep de Jonquière, Saguenay
René Lachapelle, organisateur communautaire et Louise Beauchesne, infirmière, Montérégie
Réjean Matthieu, professeur retraité de l’UQAM, Montréal
Gabriel Gaudet, avocat, Granby
Ernesto Molina, enseignant Université de Sherbrooke, Estrie

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